Le temps des bascules ?

Les 6, 7 et 8 juillet, le Groupe IGS, a organisé la 14ème édition de son colloque Dirigeants en Pays d’Avignon articulé cette année autour d’une thématique centrale : « Le temps des bascules ? ».

Le temps des bascules

Rassemblés à la Collection Lambert et Maison Jean Vilar, ce sont plus de 150 personnalités (entreprises partenaires et intervenants)  du monde de l’entreprise, de la société civile et du monde politique qui ont pu échanger à l’occasion de tables-rondes et de débats éclairés.

Dirigeants en Pays d’Avignon a été créé avec l’ambition de se questionner sans cesse sur le monde de demain

Cette dernière édition qui comptait parmi ses intervenants Jean-Dominique SENARD, Président du Groupe Renault, Delphine JOUENNE Entrepreneure et spécialiste de sémantique, Najat Vallaud Belkacem Directrice France de l’ONG ONE, présidente de France Terre d’Asile, ancienne ministre, Christian Monjou, conférencier , Stéphane Roussel, Président de la Fondation Vivendi, président du Conseil des gouverneurs de l’Hôpital Américain, Olivier de la Roussière, Président de VINCI Immobilier, Serge Trigano, Cofondateur de concepts hôteliers "lifestyle", ancien président du Club Med ou encore Eric Ruf, Administrateur général de la Comédie-Française, ...nous a invité à débattre sur la transformation du monde du travail.

En effet, les métamorphoses que nous vivons sont cumulatives et les entreprises doivent être aux rendez-vous de cette révolution à la fois économique, technologique, écologique, digitale, sociétale et des usages. Véritable levier pour répondre à ses enjeux, le secteur de l’enseignement supérieur et de la formation est en première ligne pour accompagner les entreprises dans le développement des compétences et la formation des acteurs de cette métamorphose. Le thème de cette édition a donc invité tous les participants à se questionner sur les bonnes pratiques à opérer pour répondre aux évolutions de demain.

Dès lors, à l’issue de nos débats, il nous appartient désormais de poursuivre nos réflexions et actions avec nos partenaires afin de co-contribuer à cette bascule et ainsi faire évoluer nos pratiques vers des modèles positifs et durables.

De ces discussions, sont ressorties six grandes orientations posant les jalons de l’éducation et de la formation pour former les acteurs du monde de demain ainsi que des pistes de réflexions pour inciter les organisations à agir :

● Accompagner les apprenants dans l’usage de nouvelles technologies
Alors que 43,5 % des jeunes âgés entre 13 et 25 ans déclarent utiliser ChatGPT moins de 6 mois après son introduction au monde (source : Yubo), le rôle des acteurs de l’enseignement supérieur et des organismes de formation doit être d’accompagner les apprenants dans la bonne maîtrise des outils digitaux en les éduquant et en les aidant à embrasser ces évolutions.
La technologie est donc un outil complémentaire à laquelle nous devons former mais elle ne pourra pas remplacer entièrement l'expertise et l'expérience humaines dans l'enseignement et la recherche.
Il est important que les enseignants et les chercheurs continuent de jouer un rôle clé dans la transmission des connaissances et dans la prise de décisions importantes.

● Encourager les reconversions professionnelles en levant les freins des apprenants
La crise sanitaire et économique a accéléré les mutations du marché du travail et fait émerger de nouveaux enjeux autour de la formation professionnelle.
Alors que la moitié des métiers de 2050 restent à inventer, les carrières professionnelles plurielles vont se multiplier. De plus, la crise a accéléré la quête de sens, notamment chez les millenials qui représentent plus de 50 % de la population active.
Selon un récent rapport de France Compétences : 1 actif sur 4 a entrepris une reconversion professionnelle entre 2016 et 2021. Mais sur ce nombre, seuls 58 % ont suivi une formation pour mener à bien leur projet. Nous devons favoriser les reconversions par la formation et ceux tout au long de la vie et aider les salariés à évoluer au cours de leur carrière.
 

● Renforcer les dispositifs d’inclusion pour faire revenir les publics les plus éloignés vers l’éducation et l’emploi
D’après l’Insee, 1,4 million de jeunes âgés de 15 à 29 ans sont sans emploi, sans études, et sans formation en France.
Ce nombre bien trop élevé appelle une réponse de la part de tous les acteurs de l’éducation afin de favoriser l’égalité des chances. Nous devons accompagner tous ceux qui sont restés à quai et faire de la diversité une richesse.
Nous avons la responsabilité d’aller chercher le public le plus éloigné de l’emploi et de les embarquer pour leur donner envie d’apprendre.
Encourager le développement des softs skills est aussi un levier pour armer nos jeunes à entrer dans le monde du travail. Nous devons renforcer l’inclusion et la diversité en entreprise des publics les plus fragiles.

● Repenser le rôle du manager et retrouver du sens au travail
La société connait également un bouleversement des rapports au travail et l’urgence consiste à redonner du sens et à repenser le rôle du manager face à cette révolution.
A l’apogée de la crise covid, le travail et les conditions de travail ont muté et nous assistons à un affaiblissement du collectif. Le rôle du manager doit être repensé face à l’émergence de nouveaux besoins : autonomie, équilibre entre la vie privée et professionnelle, besoin de reconnaissance et de respect encore plus fort aujourd’hui.

● Repenser les lieux de travail pour faire du bureau un lieu fédérateur et unificateur
Dans un contexte post pandémique, nous avons un nouvel enjeu sur l’expérience que nous proposons à tous nos publics. Nous devons ré-enchanter l’expérience.
Le lieu de travail de l’entreprise doit être repensé pour renforcer les liens et faciliter le quotidien des travailleurs. Nous devons passer d’un lieu de travail à un lieu d’échanges, de coopération et de créativité. Le bureau doit devenir un lieu d’ouverture, de contacts et d’échanges mais également être cosy et flexible. Les nouvelles générations s’intéressent aussi à l’ambiance, nous devons donc enchanter le lieu de travail ou plutôt le lieu d’échanges.

● Des paroles aux actes, entreprises engagez-vous
La responsabilité sociétale des entreprises est un enjeu de taille pour la prochaine génération d’apprenants. De même, l'urgence écologique, la préservation de notre planète et ses habitants, la quête de sens sont des préoccupations des étudiants et des nouvelles générations.
Il n’est pas une entreprise qui ne verra pas ses engagements être scrutés par une jeunesse éclairée et consciencieuse. Nous privilégions une communication responsable de ces entreprises qui soit associée à des actes, pour éviter le piège du greenwashing

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